Jongno est un paradoxe vivant : vieille ville et centre dynamique, c’est un quartier de parcs, de palais historiques, de marchés et de places que dominent, incongrus, des immeubles de bureaux et que ponctuent des bars chics et des restaurants branchés. Du subtil mélange de monuments impeccablement conservés et de marchés ou de disquaires décatis, Jongno tire un charme qui ferait venir jusqu’à lui de nombreux visiteurs, et ce même s’il n’était pas en plein centre de Séoul.

Gangnam est un quartier de néons et de spots : dans les bureaux, les bars et boîtes de nuit de ce véritable Manhattan coréen, la lumière artificielle est partout. Si les horloges rythment les journées de Gangnam, passées de réunion en déjeuner d’affaires et de directives en exécution, ses soirées vibrent au rythme des basses qui s’échappent des clubs. De jour comme de nuit, la lenteur n’est pas au programme dans ce quartier où les cravates cachent souvent un cœur de noctambule.

Les murs de Daehangno, couverts d'affiches, annoncent les tournées des plus grands groupes et des artistes en pointe de leur domaine. Son nom signifie « rue de l'université », et la population du quartier, baskets et casquettes, confirme l’appellation. Les musiciens de rue qui se produisent face aux boutiques et aux cafés ou sur les places où révisent les étudiants offrent une bande originale idéale aux plus belles années des jeunes habitants de Daehangno, venus ajouter leur folie à celle d’un quartier où tout semble permis.

Dongdaemun n’a pas le caractère historique d’un Namdaemun, mais ses rues échappent au clinquant d’un Jongno. Le quartier a vu s’établir les premiers centres commerciaux de la capitale, hauts de quatre étages, qu’ont depuis dépassés les éléphantesques comptoirs de Séoul. Entre ces petits temples de la consommation, différentes communautés se sont établies, ouvrant de petites boutiques familiales de mets exotiques, proposant aux plus ouverts repas mongols et saveurs russes.

À l’ouest du centre de Séoul, Sangam s’épanouit le long de la rive nord du fleuve Han. Ce verdoyant quartier est le préféré des cyclistes et des amateurs de football. La construction du stade de Daegu, à la fin du dernier millénaire, a réveillé un coin de Séoul qui dodelinait de la tête, y attirant de nombreux médias. Celui qui s'impose comme le futur Gangnam en matière de commerce ne veut pas du rythme de vie de son grand frère et cultive une relative lenteur qui séduit les habitants de Séoul venus vivre dans de hautes tours à la vue imprenable.

Insadong incarne avec une telle perfection la Corée d’antan que le quartier semble parfois osciller entre voyage dans le temps et décor photogénique pour touristes. Plats coréens, thé servi à la coréenne et poteries de Corée attirent les voyageurs curieux de tradition, valant à ce petit quartier central un déferlement continu de touristes auxquels se joignent toutefois des Séouliens en quête de patrimoine.